La Chine prend le virage du développement durable
Nathalie Bastianelli a vécu en Chine pendant plusieurs années : elle sort aujourd'hui un livre "Quand la Chine s'éveille verte" où elle présente un pays en mutation qui a pris le virage du développement durable depuis plusieurs années avec une fulgurance dont il a le secret.
Après la COP 21 qui s'est tenue à Paris en 2015, un officiel français lui a confié que si tous les pays du monde faisaient comme la Chine, l'espoir était permis que les choses s'arrangent. C'est sous l'impulsion du gouvernement chinois qui a pris l'engagement de construire une "civilisation écologique" que tout s'est mis en mouvement. Il faut dire qu'à cette époque la pollution atmosphérique était devenue très préoccupante.
Les boutiques de luxe sont apparues au début des années 80 et la Chine est aujourd'hui devenue le premier consommateur de la planète, d'autant plus enthousiaste que les jeunes chinois sont la population la plus connectée au monde. Les gens achètent en un clic des marques occidentales, consomment du vin qui est un marqueur social et se sont mis au golf. C'est lié à l'émergence d'une classe moyenne qui à l'échelle de ce pays continent, a des effets considérables.
Et en matière de luxe durable, les attentes des consommateurs de l'Empire du Milieu sont les plus élevées au monde : 65,6% en Chine, contre 61,9% en Amérique du Nord et 59,6% en Europe de l'Ouest (source CSA). La raison est liée à une conscience environnementale accue où les consommateurs avertis demandent beaucoup d'informations dans les boutiques, en particulier sur les produits cosmétiques. On étudie les chiffres de la qualité de l'air, de la qualité de l'eau, de la provenance de l'alimentation et on est très attentif à tout ce qui relève de la santé ou du corps.
Mais pour Nathalie Bastianelli, le luxe ce n'est pas uniquement acheter un objet, un vêtement ou un produit cosmétique, c'est aussi vivre un moment unique. Elle a fondé l'ONG WeBelongToChange dédiée à promouvoir le développement durable.
Lors du forum de son association organisé en 2016, elle proposa un dîner de silence où quelques happy few étaient invités à savourer leur assiette sans parler : la couleur des aliments et leur goût ont paru exceptionnels aux convives, parce que toute leur attention était centrée sur la nourriture. Le repas avait démarré avec une clémentine qu'il fallait éplucher, découper en quartier, puis croquer en étant concentré sur ce que l'on faisait.
A l'issue du dîner, un monsieur est venu remercier Nathalie Bastianelli pour ce moment inédit pour lui où pour la première fois de sa vie, il avait dîné en mettant de la conscience dans ce qu'il faisait. "C'était magnifique" conclut-elle.
Photo © Editions de l'Aube / Photo de Nathalie Bastianelli © Andrane de Barry
"Quand la Chine s'éveille verte" aux Editions de l'Aube >>
jeudi 6 janvier 2022, 06:08